Hoogvelden à Reet

Le lotissement Hoogvelden situé à Reet, une localité de l’entité de Rumst, a rencontré de nombreux obstacles, les premières idées prématurées ayant été émises il y a plus de 20 ans. Mais maintenant que le résultat est là et qu’il vaut le détour, cet accouchement difficile est complètement oublié. Grâce également au manteau voyant de tuiles en terre cuite dont ont été revêtus les 30 logements sociaux à louer sur le site.

Prouesse sociale

Le quartier de Hoogvelden jouxte le centre du village de Reet et constitue un bel exemple de densification urbaine. Toutes les commodités de base possibles sont accessibles à pied: transports publics, écoles, magasins, banques, infrastructures sportives, établissements horeca, maison communale. Le lotissement comprend en fait trois projets distincts. L’intercommunale IGEAN a développé 12 lots destinés à du résidentiel privé. Le CPAS de Rumst a pris en charge 24 logements pour seniors. Tandis que la SLS Goed Wonen.Rupelstreek, enfin, a enrichi le site de 30 logements sociaux à louer et d’une crèche extrascolaire conçue en collaboration avec la commune. Le projet forme ainsi un mélange intéressant de jeunes et moins jeunes, de propriétaires et de locataires, de logements sociaux et de résidentiel privé. La zone résidentielle, les voies lentes qui permettent de traverser le terrain, la voie d’accès limitée pour les voitures ainsi que la présence d’une aire de jeux et de la crèche créent un cadre de vie agréable.

Pour compléter le tout, le site fait la part belle à la verdure et réutilise l’eau de pluie de manière optimale.

Une vision architecturale claire

Pour les logements sociaux à louer a été lancé un concours, remporté par le cabinet d’architectes Comodo Architecten. Le jury, composé de professionnels, de responsables de la société de logements sociaux ainsi que de représentants de la commune, avait une préférence explicite pour le projet éloquent du cabinet louvaniste. Frank Maeremans, directeur de la SLS Goed Wonen.Rupelstreek: “La manière dont les concepteurs ont traduit le programme en un ensemble compact de quatre immeubles a été déterminante. De plus, chacun d’entre eux est encore divisé en deux parties par une circulation verticale. De telle sorte que vous obtenez, visuellement parlant, huit habitations. Le matériau singulier utilisé pour le revêtement de façade a également plu au jury.”

Ce choix résulte d’une vision architecturale claire, ajoute Leen Bosmans, ingénieure-architecte chez Comodo Architecten. “Nous voulions conférer à ce petit ensemble une identité propre au sein d’un plus grand ensemble. Les volumes devaient s’affirmer clairement. D’où le choix d’un seul et même matériau de finition tant pour la toiture que pour les façades, à savoir la Tuile Plate 301 de Koramic, dans une association de trois teintes. Cette finition transforme les volumes en monolithes et les met davantage en évidence.”

Détails appropriés

La Tuile Plate 301 de Koramic a été appliquée dans un mélange de teintes: 50% de rustique, 30% d’amarante et 20% de rouge naturel. Leen Bosmans: “Nous avons communiqué plusieurs teintes à l’entrepreneur qui a présenté quelques associations possibles. Sur base desquelles a été sélectionné le mélange final. Nous aspirions à un résultat qui soit suffisamment nuancé, mais qui ne présente toutefois pas des contrastes trop marqués.”

“En tant qu’architecte, le choix des tuiles plates comme revêtement de façade fait que vous devez accorder suffisamment d’attention aux détails. Nous avons ainsi réalisé autour des fenêtres des encadrements en acier légèrement saillants dans la couleur des menuiseries, contre lesquels affleuraient tout simplement les tuiles. La plinthe a été réalisée en béton et nous avons conféré un autre accent à la circulation verticale qui divise chaque immeuble en deux au moyen de panneaux extérieurs blancs.”

Frank Maeremans: “Élaborer les détails importants autant que possible à l’avance s’avère assurément intelligent. Pour moi, il importe aussi que l’entrepreneur soit familier avec la pose de tuiles en terre cuite comme revêtement de façade. Pour une adjudication publique, il est préférable de reprendre cela dans les conditions afin d’éviter un éventuel retard au niveau des travaux. Vu que tout le monde n’est pas aussi respectueux du patrimoine, surtout dans les logements à louer, la finition de la façade devait aussi pouvoir tenir le coup, au sens propre comme au figuré. L’avantage, c’est qu’en cas d’accident, les tuiles en terre cuite se remplacent rapidement. Cette facilité d’enlèvement est également venue bien à point lorsque nous avons été soudainement confrontés à un dégât des eaux peu après la réalisation. Il a suffi de retirer quelques tuiles pour déterminer la cause précise du problème.”

Ascenseurs supprimés

Devant les immeubles se trouvent des emplacements de parkings privés que la SLS Goed Wonen.Rupelstreek propose également à la location. À côté de cela, chaque logement social dispose de son propre jardin ou terrasse. Sur proposition des architectes, les appartements situés à l’étage supérieur possèdent une porte d’entrée au niveau inférieur. Frank Maeremans: “Les locataires pénètrent dans un petit hall d’entrée privé au niveau +1, d’où un escalier les mène à l’appartement proprement dit. Cela nous a permis de supprimer les ascenseurs. Les ascenseurs forment en effet un poste de dépenses important qui aurait encore davantage resserré le carcan financier déjà strict. D’autre part, nous avons, dans 3 des 30 logements, pris des mesures afin de les rendre adaptables à un locataire à mobilité réduite, comme des portes suffisamment larges et des rayons de giration plus grands.”

À la demande de la commune de Reet, la crèche extrascolaire sera réalisée ultérieurement et exigera du sur-mesure pour ce qui concerne la propriété et la répartition. Frank Maeremans: “La commune nous cèdera le terrain pour 99 ans par emphytéose en échange du paiement d’un canon unique. La commune sera propriétaire du rez-de-chaussée qui abritera la crèche, à l’exception de l’espace de circulation pour les appartements. La crèche extrascolaire disposera d’une entrée distincte et de raccordements distincts aux impétrants. Un acte de base sera toutefois encore nécessaire, reprenant les accords concernant la répartition des coûts éventuels à termes, par exemple pour vidanger la fosse septique ou pour certains travaux d’entretien. Bref, encore un petit casse-tête.”