Roestraat Beveren-Leie

Dans la localité de Beveren-Leie, la régie communale autonome de la Ville de Waregem a transformé un site en terrains à bâtir abordables. Ceux-ci étaient majoritairement destinés aux jeunes ménages dépassant légèrement la limite de revenus permettant d’accéder à des lots sociaux. La Ville a proposé à la Société de logements sociaux Mijn Huis de racheter une partie du terrain et d’y réaliser des logements sociaux à louer. Elle souhaitait ainsi élargir l’offre de logements sociaux à Beveren-Leie. Ravie, la SLS Mijn Huis a entamé une procédure de négociations avec plusieurs cabinets d’architectes. Le point de départ consistait en un programme de 5 maisons couplées et 8 appartements, dont la majorité devait être accessible aux personnes en fauteuil roulant.

Implantation

Situé à la bordure du lotissement, le terrain jouxte la Roestraat nouvellement aménagée ainsi qu’un sentier de promenade sobre éclairé par des lampadaires. Depuis la rue, une percée mène à la zone arrière. L’aménagement de cette dernière en aire de jeux et zone de rencontre et de détente, agrémentée d’un bac à sable et d’un terrain de pétanque, faisait partie de la mission.

Tim Wielfaert (Wielfaert Architecten), architecte: “Afin de ne pas surcharger le terrain, le nombre d’emplacements de parking a été limité aux exigences minimales. Les emplacements pour les habitations ont été délibérément scindés de ceux pour les appartements, afin d’éviter une concentration trop élevée.”

Architecture

L’architecture a pour objectif l’intégration. Tim Wielfaert, architecte: “Tant les maisons que l’immeuble à appartements ont été coiffés d’une toiture en pente. Celle-ci s’intègre parfaitement dans le paysage urbain et répond aux attentes des gens. La reconnaissabilité est très importante et rend l’architecture accessible.”

Pour les 5 maisons couplées, la toiture en pente débute directement au-dessus du rez-de-chaussée. L’architecte: “En principe, nous aurions pu construire plus haut, mais pour le groupe cible visé et le loyer peu élevé envisagé par la société de logements, les espaces compacts répondaient aux normes.”

Les pentes de toit créent un véritable tire-l'œil. Les maisons présentent chaque fois un décalage intermédiaire, de telle sorte que les toits diffèrent par leur degré d’inclinaison. Ce qui crée une dynamique agréable. L’architecte: “De plus, les façades avant ressortent, avec comme conséquence une variété de jardins avant et arrière qui offrent également davantage d’intimité.”

L’immeuble multirésidentiel abrite 8 logements, les 3 appartements au rez-de-chaussée possédant un jardin privé. Les trois unités au premier étage et les deux dernières sous la toiture en pente au deuxième étage sont accessibles via un ascenseur et une cage d’escaliers au centre du bâtiment. Ils donnent à chaque étage sur une passerelle au-dessus d’un couloir transparent, avec accès aux différentes portes d’entrée. Tous les résidents peuvent profiter d’un espace extérieur agréable: un jardin, une terrasse préfabriquée, une terrasse enclavée ou une toiture-terrasse. L’ascenseur et la cage d’escaliers sont inaccessibles aux non-résidents qui doivent dès lors s’annoncer au parlophone. Vivre paisiblement n’est pas ici un vain mot.

Davantage de place et de valeur

Si les toitures en pente constituaient en premier lieu une question d’intégration pour l’architecte, elles offrent encore d’autres avantages. Renaat Labbe (SLS Mijn Huis): “Les directives urbanistiques préconisent souvent deux étages de construction et une toiture en pente. Lorsque vous pouvez utiliser l’espace supplémentaire sous les pans de toit, c’est toujours cela de pris. Ici, nous avons pu intégrer deux appartements supplémentaires à l’étage sous le toit, dont un appartement trois chambres bénéficiant d’une terrasse très spacieuse.” Comme le reconnaît Piet Decavele, président de la SLS Mijn Huis: “Lorsque le nombre d’étages de construction autorisé est limité, la toiture en pente forme une solution intéressante pour tout de même bénéficier d’un étage supplémentaire. Ce n’est pas pour rien si nous avons livré de nombreux projets avec des penthouses ces dernières années.”

Un partenaire reconnaissant

Les toitures des habitations ont été parachevées avec des tuiles plates Koramic Plato. Étant donné que les habitations ont été érigées en alternant deux teintes de briques de parement différentes, les architectes ont également opté pour deux couleurs de tuiles en terre cuite, à savoir ardoisé et vieux cuivre sablé. Là où les habitations sont un peu renfoncées, une question se posait cependant. Le faîtage se prolongeant tout simplement, la tuile faîtière allait donner l’impression, en raison des pans de toit situés plus bas, que le couvreur s’était trompé, vu le contraste de couleur soudain. Renaat Labbe: “J’ai demandé à Wienerberger s’il était possible de fabriquer des tuiles faîtières dans les deux teintes. À ma grande surprise, ils m’ont très rapidement répondu positivement.”

Coût total de possession

Une société qui dispose d’une large palette de logements sociaux à louer est pratiquement toujours confrontée de temps à autre à quelques clients difficiles. Construire avec des matériaux durables constitue dès lors une priorité. Renaat Labbe: “Les cahiers des charges types de la VMSW (la Société flamande du logement social, ndt.) nous garantissent une haute qualité. Nous construisons toujours de manière traditionnelle. La construction en bois entraîne rapidement des problèmes au niveau de l’assurance incendie. Les murs de maçonnerie sont également plus durables. Le choix s’est ici porté sur des gouttières pendantes car il est préférable d’évacuer le plus rapidement l’eau de pluie hors de la façade. Les architectes proposent parfois des chéneaux, mais ceux-ci peuvent entraîner des dépenses sérieuses pour l’entretien a posteriori, par exemple lorsqu’il faut remplacer un chéneau en zinc. Lorsqu’il faut faire des choix durant une réunion de chantier, je me pose toujours la question suivante: quelle sera la réaction du locataire? C’est un excellent fil conducteur.”